leRETOURdesVOIXauPARC NATIONALKOUCHIBOUGUAC

En 1969, les gouvernements du Canada et du Nouveau-Brunswick décidaient de créer le Parc national Kouchibouguac dans le comté de Kent, le long de la côte Est de la province.

Croyant que la préservation de la nature exigeait l’élimination de toute présence humaine, plus de 1200 personnes vivant dans sept collectivités voisines furent déplacées.

Le présent projet a pour but de ramener les voix de ces gens vers leurs terres par l’entremise de vingt-six portraits sur vidéo.

 
leRETOURdesVOIXauPARC NATIONALKOUCHIBOUGUAC

La création du Parc national Kouchibouguac, en 1969, a exigé le déplacement de 260 familles du comté de Kent sur la côte Est du Nouveau-Brunswick. La vie de ces familles a été changée à jamais. Leur existence même fut réduite à quelques calculs rapides griffonnés sur des bouts de papier par des négociateurs désireux de les convaincre qu’ils recevraient de l’aide en étant forcés de déménager.

La carte, créée pour faciliter les expropriations, est utilisée ici pour faire voir l’impact de l’expropriation sur le paysage et pour ramener les voix des résidents vers leurs terres.

La plupart de ces résidents étaient des Acadiens, un peuple sensible à la notion de déplacement forcé par suite de la déportation, au XVIIIe siècle, par l’armée britannique. Certains résistèrent à l’expropriation mais tous eurent à vivre la destruction de vies qui, pour eux, avaient une grande valeur.

Cette expropriation survint au moment où les Acadiens commençaient à s’affirmer de plus en plus. Jackie Vautour, le chef du mouvement de résistance, devint une sorte de héros populaire lorsqu’il revint sur ses terres en 1978 où il vit toujours aujourd’hui, en 2013.

Encore peu de choses ont été écrites sur la création du Parc national Kouchibouguac même si de nombreuses avenues médiatiques ont été utilisées pour en transmettre l’histoire : cinéma, musique, théâtre, littérature, sculpture et peinture. Deux documentaires ont été produits sur le déplacement des résidents, Kouchibouguac (1979) et Kouchibouguac: L'histoire de Jackie Vautour et des expropriés (2006). Toute cette histoire a aussi été l’inspiration du roman de Jacques Savoie intitulé Raconte-moi Massabielle (1979), et du film Massabielle (1983). Un aperçu de la production culturelle existante entourant le parc est disponible dans l’ouvrage Kouchibouguac: Representations of a Park in Acadian Culture.

Le présent site fait partie d’un plus grand projet sur la création du Parc national Kouchibouguac sous la direction de Ronald Rudin, lauréat du prix Trudeau et professeur d’histoire à l’Université Concordia. Son livre, Kouchibouguac: Removal, Resistance and Remembrance at a Canadian National Park, sortira sous peu.

Les trente entrevues qui forment la base des vidéos sur le présent site furent recueillies et assemblées avec la collaboration de Philip Lichti, producteur multimédia basé à Montréal. Son travail explore de nouvelles façons d’établir des liens avec le passé par l’entremise d’une narration novatrice.

Ce site a reçu le soutien financier du Conseil de recherche en sciences humaines du Canada et de la Fondation Trudeau. Les photographies furent fournies par les Archives provinciales du Nouveau-Brunswick. Eric Fillion et Johanne Durocher Norchet ont fourni une aide inestimable, et le site fut conçu et construit par Archinodes.

Ce projet est dédié aux anciens résidents qui nous ont raconté leurs histoires et qui nous ont aussi parfois amenés sur leurs terres, ce qui ne fut jamais facile.

Le retour des voix
2013